Plusieurs maladies peuvent toucher les cordes vocales et affecter la voix.
Laryngite aiguë et chronique
La laryngite aiguë est une inflammation des cordes vocales, le plus souvent banale, secondaire à une inflammation infectieuse ou irritative ( tabac, alcool). Typiquement, la dysphonie s’installe rapidement dans un contexte infectieux plus ou moins marqué. L’amélioration sous traitement est en général rapide.
La laryngite peut s’éterniser pendant des mois sans amélioration. On parle alors de laryngite chronique.
La laryngite peut également être consécutive à une fatigue des cordes vocales (surmenage vocal des enseignants, des hommes politiques, des chanteurs, etc) ou à un malmenage des cordes vocales (cris, chant forcé,…).
Nodules des cordes vocales ou « Kissing nodules ».
Les nodules des cordes vocales sont des petites excroissances localisées sur la partie antérieure des deux cordes vocales, se faisant face, comme s’ils s’embrassaient, d’où leur nom de kissing nodules en Anglais. Ils sont la conséquence du choc répété des cordes vocales l’une sur l’autre, à cause d’une sur-utilisation (professionnel de la voix, chanteur, professeur…) ou d’une mauvaise utilisation de la voix (petits garçons qui crient). Ils empêchent l’approximation correcte des deux cordes vocales durant la phonation. Les cordes vocales s’entrechoquent, s’enflamment, gonflent et provoquent une dysphonie. La voix est typiquement rauque, plus grave, se fatigue plus vite.
Les nodules se traitent, à un stade débutant par une rééducation orthophonique pour améliorer l’utilisation de la voix, et à un stade plus avancé par une combinaison entre rééducation et chirurgie. La chirurgie consiste en l’exérèse de ces nodules, sous anesthésie générale, sans cicatrice.
Polype de la corde vocale
Il s’agit d’un petit bourgeon qui apparaît sur une corde vocale et l’empêche de bien affronter l’autre corde vocale. Il est responsable d’une altération de la voix, qui devient rauque, soufflée et se fatigue vite. Il est en général consécutif à une irritation ponctuelle ou chronique. S’il persiste, il est nécessaire d’en réaliser l’exérèse, pour restaurer la voix, en faire une analyse microscopique et exclure un cancer.
Kyste de la corde vocale
Il s’agit d’une affection plus rare où un kyste liquidien se forme dans la corde vocale.
Œdème de Reinke
Est un gonflement diffus des deux cordes vocales. Cette pathologie est l’exclusivité des fumeurs et touche principalement les femmes. La voix devient de plus en plus grave avec l’évolution de l’œdème, qui provoque la « voix cassée » des fumeuses. Cet œdème étant lié à la consommation importante de tabac, peut être associé à un cancer de la gorge.
Granulome de la corde vocale
Nodule inflammatoire qui se forme sur la partie arrière de la corde vocale, le plus souvent secondaire à une intubation prolongée (après une chirurgie lourde, un traumatisme, un coma,…). Ce granulome n’entraîne généralement qu’une dysphonie très modérée. Lorsque sa taille est importante, il peut gêner la respiration voire la déglutition.
Papillomatose laryngée
Pathologie d’origine virale (papilloma virus), qui touche l’enfant ou l’adulte jeune et qui se caractérise par des proliférations de papillomes (petites grappes de raisin) sur les cordes vocales ou autour. La papillomatose prolifère et peut, dans de rares cas, se cancériser. Elle doit donc être enlevée, mais récidive fréquemment.
Lésions précancéreuses des cordes vocales
Les lésions précancéreuses sont consécutives à une irritation répétée des cordes vocales par de la fumée de tabac, l’alcool ou le reflux d’acide depuis l’estomac jusque dans le larynx (reflux pharyngo-laryngé). Elles provoquent une altération de la voix qui devient rauque, se fatigue rapidement, de façon persistante. Ces lésions se présentent sous forme de taches blanches (leucoplasie) ou rouges (erythroplasie) sur les cordes vocales et peuvent dégénérer en cancer si elles ne sont pas traitées. Toute dysphonie persistante, surtout chez le fumeur, impose de consulter un spécialiste ORL.
Ces lésions précancéreuses doivent bénéficier d’une exérèse et d’une analyse microscopique.
Le cancer des cordes vocales
Le cancer de la corde vocale, lié à l’exposition des cordes vocales à la fumée du tabac, se traduit par une dysphonie persistante (au-delà de quatre semaines).
La laryngoscopie trouve un bourgeon d’allure suspecte posé sur une corde vocale. Une analyse microscopique de cette lésion est indispensable. Le prélèvement est réalisé rapidement, sans douleur ni cicatrice, sous anesthésie générale.
Le pronostic est favorable si le diagnostic est porté rapidement.
Le cancer diagnostiqué à un stade précoce se guérit dans +/- 90 % des cas par chirurgie ou radiothérapie. Le moindre retard diagnostic pourra priver le patient d’un traitement relativement peu agressif et fera chuter le pronostic vital. Toute dysphonie persistante, surtout chez un fumeur, impose un examen des cordes vocales.
Paralysie de la corde vocale
La paralysie d’une corde vocale se traduit par une immobilité de la corde vocale et provoque une altération de toutes les fonctions du larynx, dysphonie si les cordes vocales ne peuvent plus se rapprocher suffisamment, troubles de la déglutition si les cordes vocales ne s’affrontent pas correctement lors de la déglutition ou difficultés à l’inspiration si les cordes vocales ne s’ouvrent pas totalement en inspiration.
Un bilan est réalisé pour trouver l’origine de la paralysie. Le plus fréquemment, la paralysie d’une corde vocale est consécutive à une chirurgie de la thyroïde, du poumon gauche, des artères carotides.
Un traitement par rééducation orthophonique, pour optimiser le fonctionnement de la corde vocale mobile est habituellement suffisant.
D’autres affections dont la liste n’est pas exhaustive sont également susceptibles d’entraîner une dysphonie au cours de leur évolution :
- Les traumatismes du larynx ( traumatismes externes , chirurgie pharyngo-laryngée)
- Les maladies neurologiques (maladie de Parkinson, sclérose latérale amyotrophique, dystonie laryngée….)
- Les maladies psychiatriques [schizophrénie, dépression (voix monotone), hystérie (aphonie), excitation manique (forçage vocal)
- Les maladies de systèmes (Polyarthrite rhumatoïde, Granulomatoses…) ou infectieuses (syphilis, tuberculose…)
- Le laryngocèle qui est une dilatation des cavités du larynx dans le cou, fréquentes chez les trompettistes ou autres musiciens qui soufflent dans un instrument.